Nouvelles sur les fusions et acquisitions dans le marché des PME au Canada – T2 2022
L’activité de fusions et acquisitions dans le marché canadien des PME a continué de ralentir au deuxième trimestre de 2022 par rapport aux niveaux records enregistrés en 2021, tant sur le plan de la valeur que des volumes. La hausse du coût du capital, attribuable à l’augmentation des taux d’intérêt, aux conflits géopolitiques et à un niveau d’inflation inégalé en 40 ans, a modéré l’enthousiasme des investisseurs.
Les fusions et acquisitions ont connu un lent départ cette année au pays, mais elles devraient se maintenir au deuxième semestre de 2022, car les sociétés seront à l’affut d’acquisitions porteuses de croissance et la disponibilité accrue de capital-investissement stimulera la concurrence pour les entreprises attrayantes.
Marché canadien des PME
La valeur totale des 60 transactions réalisées au deuxième trimestre de 2022 s’élevait à 4,6 milliards de dollars, contre 4,9 milliards de dollars pour 64 transactions au premier trimestre.
T2 2022 - Volume des fusions et acquisitions par secteur

Le tableau résume les transactions réalisées par secteur au deuxième trimestre. Les faits marquants connexes sont également présentés ci-dessous.
- Les produits industriels (13 transactions) a connu l’activité la plus importante du deuxième trimestre de 2022, soit 21,7 % du volume des fusions et acquisitions de la période. Soulignons dans ce secteur l’acquisition de Northern Mat & Bridge LP par Exchange Income Corporation et celle de Crane Supply, une division de Crane Canada Co. par Groupe Deschênes.
- Les matériaux (12 transactions) représentent 20 % du volume de la période. Soulignons dans ce secteur l’acquisition de Gold Standard Ventures Corp. par Orla Mining Ltd. et celle de John Matthey Battery Material par Nano One Materials Corp.
- Les secteurs de la santé et de l’énergie (7 transactions respectivement) ont compté pour 23,3 % du volume des fusions et acquisitions du deuxième trimestre.
Marchés boursiers
L’indice composé S&P/TSX a reculé de 14,1 % au deuxième trimestre de 2022 en raison de la contre-performance de pratiquement tous les secteurs. La consommation discrétionnaire, les produits industriels, les services de communication, la finance, les technologies de l’information, les matériaux et la santé ont tous connu un repli de 10 % ou plus au cours de la période. Seulement 32 des 245 titres de l’indice ont inscrit un gain. Ce groupe était principalement composé de sociétés du secteur de l’énergie.
T2 2022 – Rendement sectoriel

- Celui-ci a éclipsé l’ensemble du marché au deuxième trimestre, progressant de 0,9 % en raison du prix élevé du pétrole et du gaz naturel. Cenovus Energy, Suncor Energy et Tourmaline Oil sont au nombre des sociétés du secteur qui ont dégagé d’excellents résultats.
- Ayant perdu presque la moitié de sa valeur, le secteur de la santé est arrivé bon dernier pour la période. Cette piètre performance est attribuable aux bénéfices trimestriels décevants des pharmaceutiques et au piétinement de la décriminalisation du cannabis aux États-Unis.
- Les technologies de l’information ont poursuivi la chute amorcée au premier trimestre et ont lâché un autre 24,7 % au deuxième trimestre. L’inflation galopante, la hausse des taux d’intérêt et la réduction des achats en ligne ont plombé les résultats des chefs de file du secteur, comme Shopify (52,0 %) et Lightspeed Commerce (25,3 %), au cours de la période.
- Le secteur de la finance s’est replié de 13,9 % au deuxième trimestre. La Banque Toronto-Dominion et RBC Banque Royale ont le plus nui aux résultats du secteur, leur performance étant attribuable à la réduction des dépenses de consommation et à la crainte d’une récession provoquée par un niveau d’inflation inégalé en 40 ans qui a forcé la Banque du Canada à relever son taux directeur à plusieurs reprises.
Le point sur l’économie canadienne
Le dollar canadien s’est déprécié légèrement au deuxième trimestre de 2022. Le taux de change $ CA/$ US a clos la période à 1,29, contre 1,25 le trimestre précédent. Le huard s’est dans l’ensemble apprécié contre d’autres monnaies pendant le trimestre. Sa contre-performance par rapport au billet vert est principalement attribuable à l’intérêt accru des investisseurs mondiaux pour celui-ci à cause de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Après un important rebond de 4,5 % en 2021, le PIB réel du Canada a poursuivi sur sa lancée, inscrivant une croissance sur 12 mois de 6,5 % au deuxième trimestre de 2022. Le Canada s’est bien tiré d’affaire par rapport à d’autres nations, grâce à une hausse des prix de l’énergie provoquée par la perturbation des approvisionnements à l’échelle mondiale. On s’attend toutefois à ce que le PIB du pays baisse lentement au cours des deux prochaines années, sous l’effet des hausses de taux mises en œuvre par la Banque du Canada pour maîtriser l’inflation.
Le marché de l’habitation canadien a connu une année record en 2021 : la revente de maisons a surpassé de 21 % (114 000 unités) le sommet annuel atteint en 2020. Toutefois, en raison de la hausse des taux hypothécaires, d’une baisse de l’offre et du spectre d’une récession, on prévoit un ralentissement appréciable de l’activité dans le secteur résidentiel en 2022 et 2023.
Le taux de chômage a continué de baisser au Canada pour s’établir à 5,3 % au deuxième trimestre, la pénurie de main-d’œuvre entraînant une forte demande et de meilleures possibilités sur le marché du travail.