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Une introduction aux facteurs ESG :

Les moteurs et l’évolution du développement durable


Par Edward Olson Leader, Pratiques environnementales, sociales et de gouvernance

Où que ce soit, les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) semblent faire l’objet de discussions et transformer les pratiques commerciales. Ces principes sont en essence des facteurs non financiers qui ont à tout coup des effets financiers.

[points de vue]

  • Où que ce soit, les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) semblent faire l’objet de discussions et transformer les pratiques commerciales. Ces principes sont en essence des facteurs non financiers qui ont à tout coup des effets financiers.
  • Depuis les années 1990, les parties prenantes accordent de plus en plus d’importance au bilan environnemental, social et de gouvernance des entreprises.
  • Celles qui font fi des facteurs ESG pourraient voir leurs sources de financement se tarir, attiser le mécontentement de leurs clients et peiner à recruter des employés et à les retenir.

En quoi consistent les facteurs ESG?

Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance forment un cadre d’évaluation du caractère durable, responsable et éthique des activités d’une organisation. Le cadre ESG prend en compte les lieux où l’entreprise est installée, les produits et les services qu’elle vend et les parties prenantes qui sont touchées par ses activités, peu importe leur rôle dans la chaîne d’approvisionnement. Il compte trois piliers.

Facteurs environnementaux

Le premier pilier concerne l’exposition de l’entreprise aux enjeux environnementaux, comme le climat, la rareté des ressources naturelles et la pollution, et sa gestion de ces enjeux et des occasions qui s’y rattachent.

Facteurs sociaux

Le deuxième pilier porte sur les valeurs de l’entreprise et ses relations commerciales. Les facteurs sociaux englobent les normes relatives au travail et à la chaîne d’approvisionnement, la santé et la sécurité des employés, la qualité et la sûreté des produits, ainsi que les politiques touchant la diversité, l’équité et l’inclusion, la confidentialité des renseignements personnels et la sécurité des données.

Facteurs de gouvernance

Le dernier pilier touche la structure et la diversité du conseil d’administration, la rémunération des dirigeants, la capacité de réagir aux situations critiques, la résilience de l’entreprise et les politiques visant l’encadrement du lobbying et des contributions à des partis politiques et la lutte contre les pots-de-vin et la corruption.

Une brève histoire des facteurs ESG

Pour comprendre l’influence des facteurs ESG aujourd’hui, il faut s’intéresser à leurs origines. Depuis toujours, la primauté de l’intérêt de l’actionnaire était le principe dominant. Or, dans les années 1970, l’idée du contrat social, selon lequel l’actionnaire n’est pas l’unique préoccupation d’une entreprise, a vu le jour.

Dans les années 1990, le concept du triple bilan a fait son apparition. Celui-ci précisait les obligations financières, sociales et environnementales inhérentes au contrat social. Un tournant intéressant s’est alors opéré. Chaque obligation du triple bilan était censée engager le même degré de responsabilité. Dans les faits, celui-ci s’apparentait plutôt à une stratégie de marketing permettant aux entreprises d’y aller de grands gestes tout en restant dans l’inaction.

Or, les facteurs ESG ont commencé à gagner en popularité en 2005, car des entreprises éprouvaient le besoin d’évaluer concrètement les effets de leurs activités sur le plan sociétal et durable. À la différence de l’approche du triple bilan, il y avait dorénavant une volonté de mesure. Les facteurs ESG sont quantifiables et basés sur des critères. Ils permettent donc aux entreprises d’intégrer efficacement des stratégies environnementales, sociales et de gouvernance à leurs activités de base.

Dans les dix années qui ont suivi, la multitude de normes et de cadres proposés de par le monde a semé la confusion et engendré un besoin de revenir à la base. En 2015, les Nations Unies ont répondu à l’appel et établi 17 objectifs de développement durable.

Ces objectifs sous-tendaient toutes les approches de développement durable à l’échelle du globe et représentaient un appel à l’action pour vaincre la pauvreté, stopper la dégradation de la planète et assurer la paix et la prospérité pour tous les peuples d’ici 2030.

L’évolution du développement durable

Années 1970 – Responsabilité sociale des entreprises

En 1971, le Comité pour le développement économique propose le concept d’un contrat social liant les entreprises et la société.

1994 – Le triple bilan

Selon l’approche du triple bilan, une entreprise doit préparer trois états des résultats :

1. Un état des résultats économique 2. Un état des résultats social 3. Un état des résultats environnemental

2005 – Facteurs ESG

Le Pacte mondial des Nations Unies établit ce terme en 2005 dans son étude intitulée  «  Who Cares Wins », qui conclut que les investissements de qualité mènent à des sociétés durables.

2015 – Objectifs de développement durable des Nations Unies

Les Nations Unies établissent 17 objectifs en vue d’inciter les entreprises à favoriser le développement durable, tant dans leurs pratiques que dans leur divulgation d’informations.

Les changements ESG

Les changements ESG qui s’opèrent sont concrets et ont de véritables répercussions. Par exemple, les Principes pour une banque responsable, établis en 2019 dans le cadre de l’Initiative de collaboration du Programme des Nations Unies pour l’environnement avec le secteur financier, auront vraisemblablement une incidence sur les sociétés à la recherche de capitaux. Plus de 206 institutions bancaires, totalisant plus de 1,6 milliard de clients et un pourcentage croissant des actifs financiers mondiaux (40 % à l’heure actuelle), sont signataires des Principes. Ceux-ci visent à répondre aux attentes sociétales en menant, par l’intermédiaire des banques, des actions bénéfiques pour les peuples du monde entier.

Les investisseurs, qu’ils agissent directement ou par l’intermédiaire de gestionnaires d’actifs comme BlackRock, sont quant à eux de moins en moins réticents à voter contre la direction et le conseil d’administration de sociétés dont les progrès en matière d’information sur le développement durable sont jugés insuffisants. Jusqu’à présent, 800 administrateurs à l’échelle de 2 700 sociétés ont écopé d’un vote négatif ou d’une abstention de vote.

Voici quelques-uns des facteurs émergents que les entreprises doivent prendre en compte.


  • BANQUES ET INVESTISSEURS : accès aux capitaux, déploiement de ceux-ci et coût du capital.
  • GOUVERNEMENTS : politiques incitatives visant la réduction de l’empreinte carbone des entreprises; conditions rattachées à l’obtention d’un financement d’urgence pendant la pandémie.
  • ORGANISMES DE RÉGLEMENTATION : prise en compte du développement durable dans les décisions réglementaires et dans les autorisations de nouveaux projets et de déploiements de capitaux.

  • CLIENTS : conscientisation grandissante des clients entraînant une incidence sur leurs choix d’entreprises et leurs activités à cet égard sur les médias sociaux.

  • CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT : tous les intervenants du cycle commercial d’une entreprise, tant en amont qu’en aval dorénavant sous la loupe.
  • NORMES COMPTABLES : passage d’une approche de recommandation pour l’adoption de critères de durabilité à une approche d’obligation de divulgation de l’information.
  • COMMISSIONS DE VALEURS MOBILIÈRES : établissement de balises pour la présentation normalisée de l’information pour toutes les sociétés cotées en bourse; accent mis sur l’information intégrée.
  • EMPLOYÉS : recrutement et rétention d’un personnel compétent influencé par la position d’une entreprise au sujet de l’ensemble des facteurs ESG.

Assurer votre viabilité

Les facteurs ESG ne représentent pas une fin en soi, mais bien un exercice soutenu que votre entreprise doit intégrer dans son cycle de vie. Ils n’apportent des avantages que si l’on s’engage à y investir, à les gérer, et à surveiller les efforts déployés. Notre équipe peut évaluer vos initiatives et vous fournir les ressources nécessaires pour aller de l’avant, peu importe où vous vous situez dans votre cheminement ESG. Pour lancer la discussion, communiquez avec Mary Larson, associée, Consultation.